Elles marquent le quotidien, élèvent les enfants, s'occupent du ménage - et pourtant, elles restent le plus souvent anonymes dans les livres d'histoire. Au 18e siècle, les femmes étaient en dehors de la société. Et pourtant, il y avait des femmes qui refusaient de se soumettre au rôle qui leur était attribué. Que signifie donc vivre en femme à cette époque ?
Pour beaucoup d'entre nous, les femmes, c’est normal de pouvoir choisir notre propre chemin, que ce soit sur le plan professionnel ou social. Mais pour les femmes du 18e siècle, cette possibilité n'allait pas de soi. Elles avaient un rôle fixe. Leur vie était planifiée depuis leur naissance. Pour la majorité des femmes, la vie était exactement la même. Dans cet article, je vais vous présenter le rôle des femmes au 18e siècle. Mon objectif est de vous informer sur ce sujet.
La femme est créée pour « plaire à l'homme [...] et se soumettre », pour lui être « utile » et se faire « aimer et respecter » par lui, pour « prendre soin » de lui, pour le « conseiller », pour le « consoler », pour lui préparer « une existence agréable et douce ».
Émile ou de l’éducation“ (1762), 5e livre, éducation des filles, Jean-Jacques-Rousseau
Au 18e siècle, le rôle des femmes dans la société était généralement déterminé par des normes patriarcales strictes. Elles étaient principalement limitées à la sphère domestique et jouaient le rôle de mères et de femmes au foyer. Contrairement aux hommes, elles ne pouvaient pas exercer de fonctions politiques ou sociales et étaient subordonnées à leur père ou à leur mari. Cette subordination a été renforcée par des penseurs influents comme Jean-Jacques Rousseau, qui affirmait que l'éducation des femmes devait être orientée sur leur utilité pour les hommes. Ainsi, l'idée que la place de la femme était au foyer, au service de la famille et sous l'autorité masculine a perduré dans la société du 18e siècle.
L'éducation des femmes était particulièrement limitée. Seules les femmes de l'élite avaient accès à une certaine forme d'éducation, mais elle se limitait souvent à l'art et à la culture et pas à la science ou à la philosophie. Les quelques femmes qui bénéficiaient d'une éducation complète étaient malgré tout souvent exclues des cercles scientifiques et académiques, ce qui limitait leurs possibilités d'exercer une influence intellectuelle dans un monde dominé par les hommes. Cette inégalité dans l'accès au savoir plaçait les femmes dans une position subordonnée et renforçait leur dépendance envers les hommes dans tous les aspects de la vie sociale et professionnelle. Les livres scolaires pour filles soulignaient des valeurs comme la subordination, la modestie et faisaient vivre l'idée que leur rôle se limitait à d'épouse et de mère.
En ce qui concerne le travail et les conditions de vie, de nombreuses femmes avaient un poste de domestique dans les grandes maisons de la noblesse ou de la bourgeoisie. Leur vie était souvent marquée par de longues heures de service, une charge de travail fatigante et une grande dépendance envers leurs employeurs. En raison de leur statut social, elles se trouvaient dans une position vulnérable et leur avenir était généralement incertain. Ces femmes travaillaient sans perspective réelle d'amélioration sociale et sans protection légale, ce qui les exposait aux abus et à l'exploitation courante. Dans les villages, les femmes participaient aux travaux agraires aux côtés des hommes, mais leur participation était souvent minimisée et peu reconnue.
La représentation des femmes dans la société de cette époque se retrouvait dans l'art et la littérature. Mais même dans ces domaines, elles étaient souvent réduites à leur rôle social traditionnel, marqué par l'inégalité et la soumission aux hommes. Dans les peintures, elles étaient souvent représentées comme des figures idéalisées représentant la beauté, la vertu ou la maternité, mais rarement comme des penseuses, des scientifiques ou des cheffes. Dans la littérature, les femmes étaient représentées à travers le regard des hommes. Elles étaient donc présentées comme des femmes engagées, des mères exemplaires ou des jeunes filles prêtes à se marier.
Malgré ces nombreuses restrictions, certaines femmes ont réussi à se faire une place dans la vie intellectuelle et sociale du 18e siècle. Bien que minoritaires, elles ont joué un rôle essentiel dans le développement des idées et la diffusion de la culture. Madame de Sévigné (1626-1696) en est un exemple remarquable. Elle ne vivait pas au 18e siècle, mais ses lettres publiées à cette époque ont exercé une influence importante sur la littérature de son temps. Elle est devenue un modèle populaire pour le style des lettres et a contribué à former l'art de l'écriture des lettres. Ses écrits ont montré la sensibilité et l'intelligence des femmes et prouvé qu'elles pouvaient aussi jouer un rôle actif dans le domaine intellectuel.
Outre Mme de Sévigné, d'autres femmes, comme Olympe de Gouges, ont utilisé leur stylo pour appeler à une position plus égalitaire dans la société. Dans sa « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » (1791), Olympe de Gouges a attiré l'attention sur les injustices légales et sociales des femmes et a réclamé pour elles les mêmes droits que les hommes. Son engagement féministe lui a malheureusement coûté la vie pendant la Terreur révolutionnaire.
En résumé, les femmes du 18e siècle vivaient sous de nombreuses restrictions sociales, économiques et intellectuelles. Leurs rôles étaient strictement définis par la société patriarcale et leur accès à l'éducation et aux postes influents était fortement limité. Pourtant, certaines femmes ont réussi à s'affirmer et à marquer leur époque. Elles ont ainsi prouvé que, malgré les obstacles, elles pouvaient jouer un rôle important dans la diffusion des connaissances et le développement des idées. La reconnaissance peu à peu de leur importance a contribué à jeter les bases des mouvements féministes qui allaient se développer au cours des siècles suivants. Il est aujourd'hui reconnu que ces femmes ont posé les bases des demandes d'égalité entre les sexes et ont influencé les mouvements pour les droits des femmes aux 19e et 20e siècles. Nous devrions être reconnaissants envers les femmes courageuses de l'époque et elles prendre comme modèles.
Pour ceux qui sont intéressés, je recommande vivement cette vidéo. C'est un reportage très intéressant sur Olympe. Leur vie est présentée en détail, ses objectifs et comment elle voulait changer le monde.
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